(Nous avons préparé une fête pour les dieux et les dieux sont tous venus)
Stéphane Bérard, Pauline Curnier Jardin, John Giorno, Alex Hubbard, Charlie Jeffery, Marie Lancelin, Seulgi Lee
Vernissage vendredi 26 octobre à 18h30 à la galerie
Exposition du 27 octobre au 8 décembre 2012
Soirée de performances vendredi 7 décembre à partir de 19h avec Marie Lancelin et Charlie Jeffery

Commissariat : Arko et In extenso (Clermont Ferrand) > http://www.inextensoasso.com


Marie Lancelin, Extrait du film Dravolda, Numérique - Noir et Blanc, couleurs, 16/09
Production Tripode, Espace d'art contemporain, Nantes (Rezé), 2011

Emprunté à un poème visuel de l’artiste américain John Giorno, le titre de l’exposition «We gave a party for the gods and the gods all came» (Nous avons préparé une fête pour les dieux et les dieux sont tous venus) sonne comme une parole hallucinatoire, qui évoque l’extravagance des rituels païens ancrée dans l’imaginaire collectif, en la doublant d’une dimension résolument festive.

Dans le contexte particulier d’une exposition qui marquera un point final à l’activité actuelle de la galerie, il s’agit de prendre le contre-pied d’un certain désenchantement avec un brin de dérision et d’exagération assumée.

Puisqu’il semble utile de réaffirmer que toute activité créatrice ou intellectuelle est une forme de résistance à l’engourdissement de la pensée, nous avons envisagé cette exposition comme une manifestation en faveur de l’acte créateur, marquant un refus de céder au découragement. Prenant soin d’éviter l’absorption du domaine esthétique par le discours politique, nous préférons penser ici la manifestation comme un mouvement qui revendiquerait sa propre existence et s’incarnerait dans des formes multiples - ballets colorés, chants exutoires, fêtes populaires ou rituelles. Dans cet esprit, les pièces que nous avons réunies ont en commun une forte dimension performative et une familiarité avec d’autres disciplines (poésie, danse, théâtre, musique, prestidigitation…). Ce projet rassemble ainsi des propositions artistiques hétérogènes, qui, par leur simple présence peuvent agir sur le monde. Il y a certes peut être un peu de pensée magique dans le fait de croire en un certain pouvoir de l’art, ce n’est donc pas anodin si ces oeuvres flirtent avec une forme d’utopie ou de mysticisme et si elles font parfois figure de monstre ou d’anomalie. Sans pour autant constituer le thème de l’exposition, l’idée d’un art total se dessine à travers l’approche pluridisciplinaire des artistes invités, ou leur capacité à convoquer un univers à part entière : un art non pas tyrannique, mais généreux dans l’énergie qu’il déploie.

Comme pour étendre jusque dans la rue le territoire de l’art, des interventions dans l’espace public viendront s’ajouter aux oeuvres présentées à la galerie. Ces propositions plastiques «occuperont» le paysage ordinaire de la ville selon des temporalités qui leur sont propres, en y faisant surgir des visions aussi jubilatoires qu’irréelles.

Cécile Archambeaud et Annabel Rioux

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